Loin de la spéculation, hormis pour quelques rarissimes timbres très médiatisés, comme le One-Cent Magenta de Guyane britannique, vendu aux alentours de 10 millions de dollars, la philatélie représente aux yeux des professionnels un bon moyen de concilier investissement et plaisir. Il n'est pas question de s'enrichir rapidement, mais la valeur de nombreuses pièces anciennes s'apprécie régulièrement et vous avez des chances de ne pas y perdre votre argent en étant sélectif. Encore faut-il être un passionné et un connaisseur pour éviter les nombreux faux qui inondent le marché - notamment sur Internet -, et pour ne pas acquérir à prix d'or un exemplaire qui ne vaut guère plus que le prix de son papier… « Dans une optique d'investissement, les timbres datant d'avant la guerre de 1914 sont les plus intéressants », estime Jean-François Brun, expert indépendant à Paris, qui fixe à 100 € au minimum le prix d'un timbre acquis dans une optique patrimoniale.
Absence de défaut impérative
« Au-dessous de ce montant, il n'existe pas de marché », précise-t-il. Il ne faut pas perdre de vue non plus que la cote peut faire le grand écart pour deux timbres en apparence identiques : « Le 1 centime bleu de Prusse vaut environ 2.000 €, explique Jean-François Brun. Mais dans une autre couleur, il ne vaut que 10 centimes. » Et attention à ne pas confondre le bleu de Prusse avec les autres teintes bleu gris plus courantes… Autre point qui compte : l'état du timbre. « Le moindre défaut, même non visible à l'oeil nu, fait perdre 80 % de sa valeur à un timbre de collection », prévient l'expert. Le risque est donc grand pour un morceau de papier imprimé depuis plus de cent ans. Il ne faut donc pas hésiter à demander une facture descriptive au négociant et à faire vérifier vos achats par un expert à partir de 500 €. Comme tous les marchés, celui de la philatélie connaît aussi des modes, ce dont il faut apprendre à se méfier. « Nous avons vu il y a quelques années un véritable engouement sur les carnets décorés par des illustrations et des publicités ; leur prix a gagné 10 à 15 % par an pendant plusieurs années. Et puis la mode s'est arrêtée et les prix ont baissé », se souvient Jean-François Brun.
L’expertise : Jean-François Brun
1.000 €
Intéressez-vous à des timbres du XIXe siècle, émis en France, dans les anciennes colonies, en Europe ou en Grande-Bretagne. Une collection se construit au fil du temps et au gré des opportunités.
5.000 €
Il vaut mieux acheter plusieurs timbres à 1.000 € environ, qui seront plus faciles à revendre. Il est également possible de se tourner vers des lettres d’avant 1870 (sans enveloppe), mais attention, les timbres présentent souvent des défauts et ces lettres n’ont pas toujours été bien conservées.
10.000 €
A ce niveau de prix, tournez-vous vers des lettres avec des affranchissements originaux, en sachant que de modestes variations font fortement évoluer les prix. C’est un marché de collectionneurs très avertis.
Source : LesEchos.fr
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